Notes de voyage #3

Cette salle de bal encore décorée de draperies et d’un piano à queue se situe dans un ancien sanatorium du début du 20ième siècle, transformé par l’armée soviétique en hôpital militaire. Une association tente tant bien que mal de conserver le lieu, sans beaucoup de moyens…

 

Cette impressionnante salle de théâtre était destinée aux hauts officiers commandant les troupes soviétiques d’Allemagne de l’Est. Des distractions tout droit venues de la Mère-patrie y étaient régulièrement proposées.  La troupe du Bolchoï s’y produisit à la grande époque.

 

Cachée au fin fond d’un bâtiment d’une ancienne ville de garnison, cette salle contient encore tous les éléments nécessaires à l’éducation du parfait soldat soviétique : quelques posters de propagande, des tableaux remplis de complexes formules d’algèbre et quelques photos expliquant la procédure pour enfiler correctement un masque à gaz…

 

Très visiblement inspiré de Mickey Mouse, Cheburashka est un personnage de dessins animés soviétique extrêmement populaire de l’autre côté du rideau de fer. Il décore ici une chambrée de soldats avec une ribambelle de compagnons également issus de dessins animés. Le soldat qui exécuta cette fresque était manifestement sous acide…

 

Ces masques à gaz soviétiques semblent petit à petit se décomposer et se mêler à l’humus. A son départ, l’armée soviétique a abandonné  de nombreux déchets sur les terrains qu’elle occupait, notamment des hydrocarbures qui se sont profondément infiltré dans le sol et ont contaminé les nappes phréatiques. La dépollution a déjà coûté des sommes colossales.

Notes de voyage #4

 

Dans le hall d’une base militaire, les soldats de l’Armée rouge de la marine, de l’armée de l’air et des forces terrestres annoncent fièrement le slogan: «Nous respecterons les résolutions du 27e Congrès du CPSU!». Il s’agit de l’avant-dernier congrès du parti communiste soviétique qui eu lieu en 1986 et au cours duquel Mikhaïl Gorbatchev introduira la politique de glasnost.

 

Cette fresque murale se trouve dans une gigantesque salle de sports abandonnée en plein milieu d’une ville de garnison. Au milieu des drapeaux de tous les pays participant au Pacte de Varsovie, l’insigne de la SKDA, le comité de sports des armées amies qui régissait les compétitions sportives entre pays alliés. On imagine sans peine que ce genre de rencontres se déroulait dans ce hall.

 

Au moment de leur démobilisation, les conscrits originaires des quatre coins de l’Union Soviétique laissaient parfois une trace sur les murs des greniers: un nom, une date ou un lieu d’origine. Ainsi, sur cette photo, les inscriptions de deux soldats anonymes: l’un originaire de Frounze, actuel Kirghizstan, caserné ici entre 1974 et 1976 ;  l’autre, originaire de la république autonome d’Azerbaïdjan, cantonné dans ces lieux entre 1988 et 1990.

 

Ce tableau qui ornait le réfectoire d’une caserne indique la ration quotidienne du soldat. Le poids de celle-ci est indiqué en face de chaque aliment.

 

Les murs des casernes soviétiques sont encore parfois recouverts de lambeaux de papier journal. Il s’agit souvent de la « Sovetskaya Armiya », le journal des troupes stationnées en Allemagne de l’Est. Ces journaux étaient collés sur les murs avant de poser le papier peint, probablement pour des raisons d’isolation thermique. Ce dessin évoquant la course aux armements nous replonge bien sûr en pleine guerre froide…

 

Cette statue de brancardier soviétique monte la garde devant un sanatorium construit à la fin du XIXième siècle. Le site cristallise l’histoire récente de l’Allemagne : transformé en hôpital militaire par l’armée impériale pendant la première guerre mondiale, récupéré par les Nazis pendant la seconde, il est occupé par l’Armée Rouge après la défaite et laissé à l’abandon à la chute du Mur de Berlin. Une grande partie du site est à présent restauré, abritant notamment une clinique et des logements.

 

Cette vaste salle de théâtre à l’étoile rouge fait partie d’une école d’infanterie construite en 1906 pour les besoins de l’armée impériale. Elle fût ensuite utilisée par la Wehrmacht jusqu’en 1945, avant d’être occupée par l’Armée Rouge. Dans la vase majorité des cas, les forces soviétiques occupantes se contentaient d’utiliser des bâtiments militaires déjà existant et les adaptaient à leurs besoins.